La maintenance en France n’est généralement pas à un niveau suffisant
La France et les entreprises manquent de compétitivité.
Les secteurs publics et privés sont concernés par le manque d'efficience de leurs services maintenance.
-> Que fait-on aujourd’hui ? Avec quels acteurs ?
-> Un projet
Elever le niveau de la maintenance en France par des échanges de compétences inter-entreprises pour réaliser des gains substantiels:
- 8% de productivité des entreprises ;
- 3 milliards sur les dépenses publiques.
La maintenance et son environnement
Un petit rappel sur le contexte de fonctionnement des services maintenance
Fig.1 - L'environnement des services maintenance
* Le secteur public est inclus (administration ; « entreprises » pour l’enseignement, la santé, etc.
Constat global français
La maintenance représente au minimum 4% de toute activité, publique ou privée (coûts directs et indirects). Cela peut atteindre 18%. La maîtrise du management de celle-ci est souvent hasardeuse, que ce soit des points de vue financier ou technique.
La sous-traitance de la maintenance s'est installée en dogme à partir des années 1990. De grands groupes se sont engouffrés dans la brèche (croissance externe, globalisation) et accaparés la prestation de service en maintenance en se partageant aujourd'hui environ 70% du marché de la maintenance en France (maintenance de tout type de bien sauf l'informatique) avec une marge comprise entre 15 et 45% constatée (ils ne reconnaissent souvent que moins de 10%).
La maintenance en France est d’environ 171 + 115 = 286 Md euros (8% du PIB + 10% des dépenses publiques). Ne serait-ce que de faire 1% de gain de maintenance permettrait d’augmenter la compétitivité française de presque 3 milliards d’euros.
Il faut ajouter à ces montants de dépenses, les coûts directs et indirects des accidents générés par les maintenances défaillantes, parce que mal managées: coûts des assurances, de sécurité sociale, de la course en avant de la réglementation que le législateur génère pour tenter de contrecarrer ces mêmes accidents, etc.
Constat entreprises
Efficience de la maintenance
De nombreuses entreprises sur notre territoire ont un(e) maintenance / SAV dont l'efficience est en dessous d'un seuil acceptable. Cela se traduit essentiellement par un coût de maintenance directe et indirecte de plus de 8% de la valeur ajoutée de leur site.
Sous-traitance
Au moins 70% de la maintenance est sous-traitée (90% dans une bonne partie de la grosse industrie). Or un prestataire de maintenance a intérêt à ce que les biens de ses clients tombent en panne (seuls les contrats de prestation de service les plus évolués tentent de gommer en partie ce désagrément avec des clauses malheureusement compliquées à appliquer).
Un irrésistible engouement pour la sous-traitance a tout écrasé vers les années 1990. Des dogmes ont été inventés pour influencer les donneurs d'ordres :
- « En sous-traitant vous allez gagner 15% sur vos coûts de maintenance »,
- « Recentrez-vous sur votre cœur de métier »,
- la sous-traitance "multi-métier" ou "globale" permet de baisser les coûts d’achat.
Les abus ont été tels qu’il a fallu définir la loi bachelot (30 juillet 2003): externaliser la maintenance ne signifie pas se débarrasser de ses responsabilités sociales et réglementaires;
Les grands groupes de la maintenance, du BTP, de l’environnement et de l’énergie ont fait de la croissance externe, racheté bon nombre des sociétés de maintenance ayant une taille supérieure à 250 salariés et détiennent aujourd'hui à 6 ou 7 entités, environ 70% du marché de la maintenance en France.
Il y a quelques années, les chambres de commerce de Normandie m'ont mandatées pour faire une étude sur l'efficience de la sous-traitance : la question se pose depuis bien longtemps.
Constat INGEXPERT
Mon métier de consultant spécialisé en maintenance me permet de rencontrer de nombreux profils d'entreprises, publiques ou privées.
- 90% des prestations de conseil concernent des entreprises qui ont une maintenance dans une mauvaise situation et tentent de colmater les brèches. Elles font appel au conseil pour tenter de sortir d'une mauvaise situation (responsable maintenance totalement isolé, disponibilité des biens jugés trop faible, relation avec les prestataires de maintenance difficile, coûts de maintenance trop élevés, etc.). Bon nombre de responsables maintenance me disent prendre des médicaments parce qu'ils ont perdu le sommeil du fait d'un travail trop stressant.
- 10% des entreprises s'intéressent à améliorer vraiment leur situation. Mais bien souvent les fondamentaux de la maintenance sont oubliés (éviter la perturbation du planning d'interventions, différencier disponibilité/fiabilité, respecter un management défini, etc.)
Je suis expert dans le domaine de la maintenance et je constate que la sous-traitance a des effets néfastes sur les résultats des entreprises. Le coût de la maintenance des entreprises qui sous-traitent en France est d’environ 8% à 12% de leur chiffre d’affaires. Environ 3% de ces 8% sont indûment payés à des sous-traitants « qui ne jouent pas le jeu » du partenariat. Mais comme les entreprises en France ne sont pas aptes à connaître le vrai coût de leur maintenance, ni leur cible (malgré les ERP tels que SAP), les choses restent en l’état. Les décideurs n’osent pas faire le premier pas pour plusieurs raisons :
- le niveau en maintenance de leur équipe est trop faible ;
- Peu de confiance dans leurs équipes;
- Peur de réembaucher ou de ré-internaliser la maintenance.
Conclusion - Améliorer la compétitivité des entreprises
Les entreprises doivent augmenter leurs compétences en termes de maintenance afin d'augmenter leur compétitivité. Il est lucide de dire que l’existence des principaux acteurs gravitant autour de la maintenance actuellement n'est pas suffisante:
- conseil;
- ouvrages et normes;
- échanges de connaissances;
- ingénierie;
- formations initiales;
- compétence des responsables;
- etc.
Il est nécessaire de mener à bien une démarche différente de ce qui existe. Je vous présente à la suite le principe d'un échange de savoir-faire.
Echange de savoir faire en maintenance
Les Responsables de la maintenance échangent avec des homologues d'autres entreprises. Il se rencontre "sur le terrain". Il s'agit de visite du savoir des entreprises en termes de management de la maintenance. Ils se rencontrent régulièrement quelques heures durant une période longue.
Ces rencontrent ne sont pas comparables à celles ponctuelles de plusieurs responsables en même temps, souvent organisées autour d'un sujet précis et formaté.
Principe:
Les responsables de maintenance d'entreprises non concurrentes ou de secteurs différents échangent sur le terrain leurs connaissances en termes de maintenance. On peut éventuellement parler de réaliser des auto-diagnostics entre entreprises.
Présentation:
Pour assurer l'interactivité du projet, les responsables de maintenance échangent leur savoir-faire sur le terrain. Chacun présente sa façon de manager sa maintenance directement dans son service. Ainsi les documents sont directement accessibles, les équipements sont visibles, les outils informatiques à disposition, le personnel peut être interrogé, etc.
Ils s'invitent une demi-journée par mois durant 1 an.
Pour les aider éventuellement, les accompagner dans la réussite du projet, ils suivent un parcours d'exploration de sujets qui leur sont préconisés par Ingexpert (procédures, gestion de stock, GMAO, plan de maintenance, modes opératoires, fiabilisation, etc.). Un questionnaire peut-être délivré, voire même un accompagnement.
Guillaume Laloux, Expert maintenance, gérant d'Ingexpert
Quelques détails:
Les échanges demeurent strictement confidentiels
Les Responsables maintenance d'entreprises d'un même secteur d'activité ne peuvent pas être mise en relation afin d'écarter tout risque de distorsion de la concurrence, à moins qu'elles décident par elles même le contraire.